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L’Hôtel-Dieu de Lyon, transformé puis reconstruit, est le seul établissement lyonnais qui resta en activité jusqu’à nos jours. Au début du XXIe siècle, l’entretien des bâtiments s’avère trop lourd pour l’organisme en charge de l’hôpital qui, de plus, devient inadapté à l’exercice de la médecine moderne. Les services sont donc transférés dans d’autres hôpitaux du grand Lyon. Le site est fermé, puis en reconversion. Un projet ambitieux a été retenu et aujourd'hui le site est complètement réhabilité.
L’origine des premiers hôtels-Dieu demeure incertaine. Ayant tout d’abord une fonction hospitalière, ils accueillaient également les pèlerins et voyageurs. Contrôlés par les évêques, ces établissements s’occupaient plus des âmes que des corps, ce qui explique que la salle commune était plus souvent une chapelle ou donnait sur une chapelle pour permettre aux malades d’assister aux offices. Il est vrai qu’à cette époque et jusqu’au XIVe siècle où apparaissent les médecins, on avait peu de moyens de soigner les maladies et les épidémies. On se contentait de faire des saignées, ou d’administrer des sirops ou autres drogues. Situés au cœur des villes, ces hôpitaux étaient des foyers d’infection et de contagion, les malades étant souvent trois voire même quatre par lit !
D’après la légende, un petit établissement hospitalier fut fondé en 542, sur la rive droite de la Saône, dans le quartier Saint-Paul . à l’instigation du roi Childebert et de la reine Ultrogothe, suite à la demande de l’évêque de Lyon et afin de pouvoir accueillir les pèlerins et les pauvres,
Ce petit hôpital, qui a probablement existé, n’a rien à voir avec l’Hôtel-Dieu.
Six siècles plus tard allait naître l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, sur la rive droite du Rhône, à son emplacement actuel, pour remplir ces mêmes fonctions. Les membres de la confrérie du Saint-Esprit confient la construction de cet établissement modeste, qui date du XIIème siècle (attestés en 1184), aux frères Pontifes. Situé au débouché du Pont de la Guillotière qu’ils ont également édifié, il portait le nom d’"hospital du Pont du Rosne" et fut d’abord un centre d’accueil pour les pauvres, pèlerins et voyageurs.
Mais qui étaient ces frères Pontifes ? Ces Frères étaient des moines bâtisseurs. Ils construisaient des ponts et édifiaient une chapelle à leur extrémité puis un bâtiment pour héberger les voyageurs et passants malades. Un autre exemple de la réalisation des frères bâtisseurs est le pont Saint-Bénezet appelé couramment pont d’Avignon, premier pont sur le Rhône. Ils construiront six ans plus tard à Lyon le premier pont en bois de la Guillotière.
Les documents attestant la construction du pont et de l’hôpital ont disparu en 1833 et ne sont connus que par les inventaires d’archives. Sur le plan scénographique de 1550, on voit très nettement l’Hôtel-Dieu à proximité du pont du Rhône.
Les frères Pontifes confient ensuite cette charge et entretien des bâtiments aux religieux d’Hautecombe qui eux-mêmes cèdent le tout aux religieux de Chassagne, en 1314. Cependant la charge est lourde et les problèmes financiers ne sont pas réglés. En 1478, ces religieux décident de vendre l’ensemble aux échevins Lyon qui gèrent la ville de Lyon et qui avaient déjà pris la charge de l’hôpital depuis 1334.
La capacité d’accueil n’étant pas suffisante, les échevins de Lyon décidèrent de construire, sur le site de la chapelle actuelle, un grand hôpital qui prit le nom de l’Hôpital de Notre-Dame de la Pitié du Pont-du-Rhône. Il était composé d’un grand bâtiment avec grenier. Sa capacité est d’environ 180 lits (un lit pour trois personnes !).
Différents événements vont faire évoluer l’Hôtel-Dieu. L’émeute de 1529 appelée « Grande Rebeyne » est provoquée par le prix du pain qui ne cesse d’augmenter, ainsi que par les spéculations sur le blé. Menacés par la famine les ouvriers et les pauvres se révoltent et descendent dans la rue. La colère gronde et les rues sont envahies par des mendiants et de gens venus des campagnes environnantes. A l’instigation de François 1er est alors créé l’Hôpital de la Charité pour héberger les nécessiteux et héberger les enfants abandonnés, déchargeant ainsi l’Hôtel-Dieu, situé à proximité, de certaines de ses obligations. Ce dernier va connaître une réorganisation administrative.
Les édiles de la ville, toujours confrontés à des problèmes financiers, créent le corps des recteurs issus de la bourgeoisie lyonnaise et dont la fonction sera bénévole, mais s’avérera très coûteuse pour eux car ils doivent, chaque année, donner une importante somme d’argent et à la fin de leur mandat ce don doit être doublé. L’hôpital compte une vingtaine de religieuses dirigées par une Mère Supérieure. Un apothicaire se charge d’administrer les drogues, sirops, onguents…
L’établissement jouit d’une bonne réputation, mais il devient à nouveau trop petit. C’est à cette époque que les recteurs décident de faire construire un cloître et de nouveaux bâtiments. L’Hôpital va subir de grandes transformations.
Grâce au don de Mme Veuve Mazenod, les propriétés de l’Hôtel Dieu s’agrandissent. On fait également appel au Roi pour obtenir de l’argent supplémentaire. Ce dernier accorde des taxes supplémentaires. Dans une première phase, les bâtiments sont agrandis. Le petit dôme est édifié, ainsi que les quatre ailes en croix, dites des « quatre rangs ». Le premier bâtiment datant du XVIe siècle est alors détruit et la chapelle est construite à son emplacement.
C’est au XVIe siècle que Rabelais exerce à l’Hôtel-Dieu encore appelé l’hôpital du Pont du Rosne, de 1532 à 1535. Ses absences répétées et souvent non justifiées l’obligeront à quitter l’hôpital. Deux délibérations conservées aux Archives Municipales attestent les causes de son remplacement. Il est à noter que c’est à Lyon que Rabelais publiera Gargantua et Pantagruel.
Au cours de ce siècle, la réputation de l’Hôtel-Dieu se développe et les malades sont de plus en plus nombreux. Les terrains acquis sont peu à peu aménagés. On y construit de petites baraques où sont vendus des produits alimentaires. A cette époque est installé un système de bacs à trail, en amont du pont de pierre, dont les Hospices sont propriétaires. Toutes ces installations apportent des ressources. Il est alors prévu d’agrandir l’hôpital. C’est à ce moment-là que le consulat va charger Soufflot de dresser les plans d’un nouvel hôpital dont nous reparlerons dans le chapitre Architecture.
L’hôtel-Dieu est victime de nombreux incendies au cours de son histoire. Durant le XVIIIe siècle, les sinistres se succèdent, en 1718, 1737, 1742 et 1772. Le dernier sinistre entraîne la destruction d’une grande partie des bâtiments. La fermeture de l’établissement et son transfert dans un autre lieu sont même envisagés.
L’époque révolutionnaire est une époque funeste pour les hôpitaux et la médecine en général. Différents décrets de 1789 suppriment les ordres religieux et les organisations médicales. L’Hôtel-Dieu devient l’Hospice général des malades. La situation financière est catastrophique.
Les recteurs, sont obligés de démissionner en 1791 et de remettre la direction au Directoire du département Rhône et Loire. Le résultat est désastreux. Pendant toute la durée du siège de Lyon l’intervention des armées de la Convention et le bombardement de l’hôpital, les dégâts sont considérables. Au moment de la Terreur de nombreux chirurgiens et médecins sont guillotinés ou fusillés.
Durant la révolution la chapelle est pillée et les emblèmes de l’ancien régime, la fleur de lys, disparaissent pour faire place aux emblèmes de la République. Ces emblèmes seront remplacés par le décor actuel tel que décrit dans le chapître ci-dessous "Architecture".
Les hospices auront, à partir de 1796, une administration commune, ce qui met fin à la rivalité entre l’Hôtel-Dieu et la Charité. En 1802, le ministre de l’intérieur, Jean-Antoine Chaptal, instaure un "conseil général des hospices" et nomme les administrateurs. Ceci va perdurer jusqu’en 1920.
Au XIXe, cet établissement reçoit un nombre considérable de malades et l’hôpital est encore agrandi. L’Hôtel-Dieu est un centre actif de la chirurgie.
D’éminents chirurgiens font la réputation de l’établissement :
A partir du début du XIXe siècle se succèdent alors nombre de chirurgiens innovants :
Antonin Poncet obtint la première salle d’opération aseptique en France en 1889,
Alexis Carrel, fut le pionnier de la chirurgie vasculaire.
Léon Bérard, Pionnier de la chirurgie thoracique et de la lutte contre le cancer, il fut le premier directeur du Centre contre le cancer de Lyon. En 1958, en hommage au grand cancérologue, fut inauguré le Centre Léon-Bérard, en dehors des Hospices civils de Lyon
Au début du XXe siècle, les bâtiments techniquement dépassés incitent le médecin et professeur Jules Gourmont à faire campagne pour une reconstruction dans un autre lieu, sur de plus grands terrains. Edouard Herriot son ami, alors à la tête de la municipalité lyonnaise, lui apporte son précieux soutien. Le projet est même accepté par le Conseil municipal et les Hospices Civils. A la suite d’un rapport rédigé par l’architecte en chef des Monuments Historiques du Rhône, le Secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts met son veto, ce qui stoppe le projet. C’est ainsi que sera décidé la construction de Grange Blanche qui, plus tard, prendra le nom "d’hôpital Edouard Herriot". Mais l’Hôtel-Dieu est sauvé !
En 1914, réquisitionné par l’armée, il deviendra hôpital militaire jusqu’en 1923.
Le grand dôme fut détruit par le feu en 1944 et reconstruit en 1957, sur les plans initiaux de Soufflot , modifiés par ses élèves, avec un dôme et une charpente en béton.
Au cours des siècles, l’Hôtel-Dieu, berceau de la tradition humaniste, a toujours bénéficié de la générosité des Lyonnais, de dons ou de quêtes et du bénévolat. D’autre part, ils bénéficient de legs sous forme de maisons, domaines. De plus, ces hôpitaux paient peu ou pas d’impôts. Malgré tout, ayant contracté des emprunts qu’ils doivent rembourser, ils sont toujours en déficit.
A l’aube du XXIe siècle, l’hôpital est considéré comme une entreprise, avec les mêmes impératifs économiques. Même si les Hospices civils sont encore le deuxième centre hospitalier universitaire de France et demeurent l’un des plus grands propriétaires fonciers de la ville, leurs biens ont sensiblement diminué. En 2002 ils sont près du dépôt de bilan et en 2008, le déficit augmente encore. Les investissements nécessaires pour rester compétitifs face au privé augmentent considérablement entre 2002 et 2010. On parle de restructuration, puis de fermeture qui intervient en 2010. Les Hospices civils de Lyon ont prévu de consentir "un bail à constructions" sur les 45.000 m2, pour une durée de 94 ans à Intercontinental associé au groupe Eiffage pour la réhabilitation. Ce projet a été conçu par l’architecte Albert Constantin, en collaboration avec Didier Reppelin, architecte en chef des Monuments Historiques : www.grand-hotel-dieu.com
Il ne reste aujourd’hui des bâtiments du XVe siècle de l’Hôtel-Dieu qu’un vestige de mur gouttereau percé de baies en arc brisé. Cet hôpital sera complètement reconstruit à la Renaissance, sur le modèle de l’Ospedale Maggiore de Milan, avec un plan en croix. Il est composé d’un corps central où est aménagé une chapelle couverte d’un dôme qu’on appellera « le petit dôme » avec des tourelles d’angle, servant de puits d’aération pour les salles des malades, et de corps de bâtiments disposés en croix. La disposition des lieux permettaient aux malades d’assister à la messe sans sortir du dortoir. Ces bâtiments et la cour intérieure furent construits entre 1622 et 1636 par Antoine Picquet et César Laure.
En 1637, les recteurs décidèrent de reconstruire la chapelle. Le Grand réfectoire des religieuses est édifié en 1747.
Il est alors envisagé de construire un deuxième ensemble de bâtiments simples, pour les malades. Au même moment le consulat décide de construire un nouveau quai allant du pont de la Guillotière au Pont St Clair, projet prévu dans le cadre de l’embellissement de la ville. Ce dernier projet change la donne. Il est alors décidé de charger l’architecte Jacques-Germain Soufflot de dresser les plans de l’Hôtel Dieu et d’en assurer le suivi. Il établit des plans pour l’agrandissement de l’hôpital. S’il prévoit bien, comme ses prédécesseurs quatre bâtiments, il envisage de les disposer non plus en croix, mais parallèles, deux par deux, de chaque côté d’une chapelle au dôme majestueux, dans le but de déployer une imposante façade.
D’autres bâtiments seront construits perpendiculairement à cette façade comprenant notamment le réfectoire des sœurs, l’escalier d’accès au grand dôme, une grande salle ornée de colonnade et l’escalier monumental, qui sont aussi l’œuvre de Soufflot.
D’autres corps de bâtiments sont construits sur la rue de la Barre et la rue Bellecordière, mais ils seront bientôt détruits à la suite de la décision par la ville d’élargir la rue de la Barre en 1886. S’ouvre donc une troisième campagne de construction qui durera 6 ans, de 1887 à 1893. L’architecte Paul Pascalon rajoute un troisième dôme à la structure métallique.
En 1934, il est décidé de remanier un bâtiment afin de pouvoir y installer les boiseries classées Monuments historiques de l’hôpital de la Charité alors démoli. Ce bâtiment deviendra le Musée des Hospices civils.
Durant le XXe siècle une partie importante des bâtiments seront peu à peu protégés et classés au titre des Monuments Historiques. Quelques bâtiments, construits entre le XVIIe et le XIXe siècle, en majeure partie classés Monuments Historiques, méritent d’être détaillés.
Ce premier dôme à pans a été érigé par le maître maçon Jacques Blanc. Il a une hauteur de 26 m, et une forme carrée de 11 m de côté. L’autel, au centre, où étaient célébrées les messes pour les malades, est en marbre polychrome.
Dans la galerie du rez-de-chaussée, deux tombes ont été réinstallées après avoir été retrouvées dans la cour de l’ancienne pharmacie, autrefois cimetière de juifs et de protestants.
Il s’agit de pierres tombales de deux jeunes filles anglaises dont l’une, Elisabeth Temple, était la fille du poète anglais Arthur Young.
On pénètre dans ce cloître par la place de l’hôpital. Son portail dorique précède une coupole sur pendentifs qui a été exécutée par l’architecte Jean Delamonce et son fils Ferdinand au début du XIXe siècle. Un bas-relief en bois, situé au tympan, est du sculpteur Simon Guillaume.
Dans les galeries voutées d’arêtes, on peut consulter les noms des généreux donateurs de l’hôpital inscrits sur des plaques de marbre. Ce bâtiment, construit entre 1633 et 1636 s’appuie sur le seul mur restant de la période médiévale.
Cette chapelle, d’architecture baroque, dédiée à Notre Dame de la Pitié a été construite, attenante au cloître, entre 1637 et 1655, selon les dessins d’Anthoine May et les plans de l’architecte Guillaume Ducellet. Elle a été réalisée par les maîtres maçons Le Rupt et Chana. Située à l’emplacement de l’ancien hôpital, sa façade de style baroque, augmentée de deux élégants clochers, donne sur la place de l’hôpital. L’édifice fut construit entre 1637 et 1655. Les travaux de façade ne commencèrent qu’en 1646. Dès le début du XVIIIe siècle de nombreux travaux ont été menés par Jean Delamonce avant que celui-ci, assisté de son fils Ferdinand, établissent les dessins d’un corps de porche qui ouvre sur la place de l’hôpital, reliant ainsi tous les bâtiments.
De style Louis XIII, l’unique portail présente une partie classique avec pilastres colossaux et chapiteaux ioniques avec fronton triangulaire où deux anges portent les armes royales. L’ornementation avec guirlandes, grappes de fleurs et de fruits, décor de macarons est typiquement baroque. La Pietà, située au tympan et datant de 1853, est l’œuvre de J.H. Fabish.
Basée sur un plan basilical à nef unique, flanquée de chapelles latérales symétriques, elle comporte une nef sur deux étages, éclairée par une rangée de fenêtres situées à l’étage supérieur.
Un arc triomphal, supporté par deux colonnes de style corinthien, sépare le chœur de la nef. La chaire avec un abat-voix, acquise en 1802, d’abord attribuée au sculpteur Marc II Chabry puis à Paul Guillot, est en marbre polychrome. Elle provient de l’ancien couvent des Carmes déchaussés.
Une purification de la Vierge, œuvre du peintre Charles Le Brun était située dans le chœur. A cette époque malheureusement, quelques peintures disparaissent. Au XIXe siècle, le cardinal Bonald fait don d’un grand reliquaire, en bois doré à la feuille, dans lequel on peut voir un gisant de Sainte Valentine, entouré de nombreuses reliques d’autres saints. Le devant d’autel représentant la Sainte Famille est du Sculpteur Charles Dufraine.
Cette chapelle abrite une Vierge à l’Enfant, du Sculpteur Jacques Mimerel, datant de 1659, placée depuis sa restauration, en 1942, au-dessus de l’autel. Autrefois située au centre du Pont du Change, mais détériorée au cours des fêtes de la Saint-Jean, elle fut installée en ces lieux entre le XVIIe et le XVIIIe siècle . La Vierge de la Pitié, œuvre d’art de Thomas Blanchet était située alors dans une chapelle latérale, côté Nord. Elle est aujourd’hui au Detroit Institute of Art (USA).
Construite sur les plans de Jacques Germain Soufflot, elle longe le Rhône sur une longueur de 375 m. Si la partie centrale se termine en 1748, il faut attendre le XIXe siècle pour voir l’achèvement des ailes Nord et Sud. Les architectes Durant et Tissot, puis l’architecte des hôpitaux Dubuisson de Christôt termineront cette œuvre, conformément aux plans de Soufflot. L’attique est couronné par une balustrade sur laquelle deux acrotères portaient les statues du Rhône et de la Saône disparues mystérieusement en 1960.
Le style de Soufflot est classique. La pierre de taille blanche des Monts D’Or est du plus bel effet. Les bâtiments qui la composent comportent deux étages. Les fenêtres sont ornées de motifs, guirlandes, décor grec, mufles de lion…. Les statues du Roi Childebert et de son épouse Ulltrogothe , situées de chaque côté de l’entrée, ont été réalisées par les sculpteurs Prost et Charles, en 1819.
Le "Grand dôme" situé au centre de l’imposante façade a une hauteur sous clé de voûte de 32 m et une surface au sol de 300 m2. Comme le « petit dôme », il comportait au centre un autel en marbre de différentes couleurs, qui fut enlevé en 1807, par manque de place. La coupole sur base rectangulaire, est à pans. Des caissons à rosace en taille décroissante, en trompe l’œil, accentuent encore la hauteur de l’édifice. Le dallage du sol, en marbre noir et blanc, fut réalisé par le marbrier suisse Henry Doret. Deux étages de fenêtres apportent une grande luminosité. Elles sont ornées de guirlande de fleurs, œuvre du sculpteur Dessard et de chérubins sculptés par Clément Jayet. Des têtes de lion et des draperies encadrent les œils-de-boeuf.
Achevé en 1764, il fut réalisé par Toussaint Loyer et Melchior Munet, élèves de Soufflot qui modifièrent les plans en surélevant le dôme, ce qui mécontenta le Maître. Son impressionnante coupole a autant d’intérêt à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Le dôme fut incendié lors de la libération de Lyon, en 1944. Il a été reconstruit dans les selon les plans initiaux de Soufflot. Ces travaux commencèrent en 1957 pour se terminer dans les années 70.
Ce bâtiment traversant, qui s’adosse à la grande façade et se prolonge jusqu’à la rue Bellecordière, comporte une baie sur le mur Ouest, percée au XIXe, sur laquelle on rajoute en 1935, afin d’apporter plus de lumière, des vitraux du Maître verrier lyonnais Lucien Bégule. Ces vitraux proviennent de l’ancien hôpital de la Charité, au moment de sa démolition. Malheureusement détruits lors de l’incendie, ils seront reproduits d’après photos et réinstallés dans cette salle. En 1966, la baie reçoit des vitraux exécutés par le maître verrier Jean Coquet, d’après les dessins dupeintre Daniel Octobre. Trois tableaux peints par Daniel Sarrabat sont installés sur le mur Est.
A la demande du directeur de l’école préparatoire de médecine de Lyon, le préfet Claude Marius Vaïsse affecte, en 1854, plusieurs salles de l’Hôtel-Dieu pour l'installation des collections de pièces issues de collections privées ou de dons privés.
C’est à partir de 1935 que le Musée des Hospices Civils est créé. Il rassemble à la fois les collections de la Société Nationale de Médecine de Lyon et les collections d’anatomie pathologique, normale et comparée, ainsi que de nombreux instruments médicaux et chirurgicaux de la Société des Sciences Médicales de Lyon qui fusionne avec la Société de Médecine.
Ce musée, qui renferme des faïences de pharmacie, possède le mobilier et notamment les boiseries en tilleul, réalisées au XVIIIe siècle par Sébastien Tardy, de la salle du Conseil d’administration de l’ancien hôpital de la Charité. Deux autres salles de cet hôpital ont été reconstituées dans ce musée : L’apothicairerie du XVIIe, classée Monument Historique, en trois parties dont la partie centrale est faite d’une quarantaine de niches où se plaçaient pots et chevrettes renfermant huiles, sirops et miels , ainsi que la salle des Archives, elle aussi classée Monument Historique, et datant du XVIIIe siècle.
Ce musée couvrait environ 1000 m2, il est actuellement stocké hors du site.
Un projet de reconversion a été lancé en 2015 sous le nom de Grand Hôtel-Dieu. Conception par les architectes Abert CONSTANTIN et Didier REPELLIN, travaux par la société EIFFAGE. Le site de l'ancien hôpital, monument historique, s'est transformé en lieu de vie et d'activités : commerces, restaurants, services, grand hôtel, bureaux, lieux d'animation culturelle : https://grand-hotel-dieu.com/fr
On peut aussi y trouver le musée des Soieries Brochier : 130 ans d’histoire d’une maison de soieries lyonnaises à travers ses collaborations avec la haute couture, la mode et les artistes. Découvrez les robes de Christian Dior, Hubert de Givenchy, Christian Lacroix, Valentino, Yves Saint Laurent et les réalisations de Miró, Calder et Cocteau.
https://www.brochiersoieries.com/le-musee/