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Entre 1974 et 1980, lors de la démolition de tout un côté de la rue des Farges, dans le but de construire un site immobilier, fut mis au jour un quartier antique étagé d’est en ouest.
Entre 1908 et 1912, des vestiges sont repérés et fouillés par l’archéologue Rogatien le Nail. Amable Audin avait considéré à l’époque, d’après ses théories sur les martyrs de Lyon, qu’il pouvait s’agir d’un lieu où avait été enfermé les chrétiens martyrs de 177. Le quartier était desservi par deux rues nord-sud. Celle située à l’ouest se prolongeait dans le parc archéologique de Fourvière situé a quelques centaines de mètres. Les bâtiments étaient répartis sur trois terrasses créées par les murs de soutènement. On peut voir, dans la salle XV du Musée Gallo-romain, la maquette du quartier reconstitué. Seules les deux terrasses inférieures sont visibles aujourd’hui.
La terrasse supérieure comportait de riches maisons, avec boutiques et entrepôts. Différents types de maisons furent dégagées. La plus importante est sans doute celle dite « maison aux masques » à péristyle, qui a été construite vers les années 30-40, sur les fondations d’une maison à atrium des années -30. Les murs de celle-ci étaient en brique crue reposant sur des soubassements en galets liés au mortier. La maison « aux masques » avait quatorze pièces, portant encore des traces de peinture murale. Elle comportait aussi quatre boutiques.
Cette terrasse était soutenue par un mur de soutènement très important avec arase à double rang de briques et contreforts. Entre la rue et le mur de soutènement ouest, fut dégagée une maison de forme trapézoïdale dite la "maison aux chars". Son nom viendrait du fait de la découverte de pièces métalliques d’une charrette.
Cette partie était une place bordée de boutiques adossées au portique. Lors de la construction des Thermes les boutiques disparurent et l’espace devint le palestre (grande place), réhaussée par les remblais sur une épaisseur de deux mètres. Elle est bordée au nord par les thermes publics.
Après la destruction de l’Empire romain, le quartier est peu à peu abandonné à partir du IIIe siècle. La place devint une nécropole du VIe au VIIe siècle.
Des thermes construits en 50 après J.-C. , n’a été dégagée que la partie sud de l’édifice. Le prolongement est enfoui sous le Lycée Jean-Moulin. La façade sud donnait sur le palestre et par son côté est, il jouxtait la place qui précède l’Odéon. Cet important édifice s’étendait sur 3500 m.
Un premier bâtiment fut bâti sous le règne de Claude ou de Néron, probablement au Ier siècle, et agrandi au début du IIe siècle.
Les thermes sont constitués d’un bâtiment central rectangulaire de 75 sur 55 mètres, encadré de deux ailes, également rectangulaires et se terminant par une abside au sud. Toute cette construction, dont les structures ont disparu, est construite sur un ensemble de huit salles souterraines, voûtées en plein cintres, s’étalant du nord au sud. Les deux premières salles sont les mieux conservées. Dans cette partie explorée on ne trouve que des salles chaudes, comme l’indique les restes d’hypocaustes dont les briques estampillées des pilettes portaient la signature CLARIANUS ou CCCAL (Colonia Copia Claudia Augusta).
Ceci semble confirmer que cet édifice municipal date bien du Ier siècle. Les thermes étaient généralement construits selon un plan type comme on peut en trouver dans le monde romain. Se déroulait une succession de salles dont un vestiaire, une salle froide avec piscine d’eau froide, une salle tiède, une salle chaude avec piscine d’eau chaude et même parfois une étuve.
Edifice public, ces thermes étaient ouverts à tous. Ainsi toutes les classes sociales se côtoyaient, sans distinction de condition juridique, libre ou esclave, ou de sexe jusqu’à Hadrien, qui interdit les bains mixtes.
Vu l’importance des vestiges découverts, une partie fut restaurée et la municipalité racheta une partie du terrain pour y créer un jardin archéologique. Les thermes et une partie de la palestre sont encore visibles alors que les vestiges restants ont été ré-enfouis et aménagés en espace verts. On accède en ce lieu par un passage sous les arcades de la résidence construite sur le site, au 6, rue des Farges.