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Cet ensemble archéologique, aujourd'hui sous forme d'un jardin, est situé 13-15 Rue des Macchabées, Lyon 5e. Il peut être daté des IVe, Ve, XIIe et XIIIe siècles.
Des fouilles préalables aux travaux de démolition de l’ancien collège des Minimes et la construction d’un ensemble immobilier, furent entreprises par Jean-François Reynaud Professeur d’histoire de l’art à l’université de Lyon-II-Lumière. Effectuées entre 1971 et 1974, puis lors d’une seconde campagne entre 1978 et 1980, elles ont permis de mettre à jour un vaste ensemble gallo-romain, une nécropole paléochrétienne et trois églises. Une partie de la nécropole avait déjà été découverte lors de travaux de voierie dans les années 50.
Le nom de Macchabées vient du nom des sept frères Macchabées, martyrs juifs du IIe siècle av. J-C. Une basilique dédiée à l’origine à ces martyrs fut élevée à côté du mausolée de saint Just. La rue des Macchabées date de 1854.
L’ensemble gallo-romain qui était assez vaste comportait de nombreux bassins, un hypocauste, témoin d’un chauffage par le sol, des exèdres qui étaient des banquettes semi-circulaires dont les dossiers étaient souvent percés de niches ou d’arcades.
L’exèdre était un élément caractéristique des lieux publics de cette époque (agora, jardins).
En ce lieu, les exèdres étaient greffées sur un grand mur transversal et contenait des amphores positionnées pointes en haut, datées de la fin du 1er siècle.
La nécropole découverte au sud du site, lors de travaux de terrassement, révèle une centaine de sépultures s’étendant sur plusieurs niveaux à cause de la pente du terrain. Elles sont de types très divers tels des sarcophages en pierre, des amphores contenant des corps d'enfants, une urne funéraire et des sarcophages de plomb. L’occupation du site semble dater du IVe et Ve siècle.
Par contre, des tessons de céramique dite à pois ou bouletée ont été trouvés en trois endroits différents au-dessus de cette nécropole. Les pâtes sont grises avec une pellicule noire ou brune à l’intérieur. Le décor, caractéristique, situé au fond des vases, est souvent décentré, représentant des tiges groupées en étoiles ou ramifiées autour d’une croix.
On note également la présence de signes qui semblent être des caractères alphabétiques. Il semblerait que ces poteries, après comparaison avec des objets similaires trouvés sur d’autres sites , dateraient du début du XIe siècle.
Un petit mausolée en abside, de 8 m sur 6 m, fut découvert à coté des vestiges des églises qui se sont succédées.Ce mausolée aurait peut-être abrité le corps de Justus. Trois autres mausolées, de forme quadrangulaire, plus petits, ont été également été mis à jour.
Les corps de Just (archevêque de Lyon et moine au désert de Scété en Egypte) et Viateur, son compagnon, furent ensevelis dans la grande nécropole de Saint-Irénée-Saint-Just et par la suite transférés dans la basilique qui prend le nom de Saint-Just.
Trois églises ont été mises à jour. La première église, qui date des années 400, avait déjà de grandes dimensions. Elle fut construite à proximité du mausolée. De cet édifice reconstitué ne restait plus que l’abside, un fragment de mur collatéral et le cryptoportique que Sidoine Apollinaire cite, lors d’une cérémonie religieuse en l’honneur de Saint-Just en 469. Cet écrivain et poète gallo-romain est né à Lyon en 430 et fut évêque de Clermont en 470.
Une deuxième église fut reconstruite au Ve siècle. Cet édifice comportait trois nefs bordées de portiques, d’un transept et d’une abside polygonale entourée d’annexes. A partir du IXe siècle, un chapitre d’une vingtaine de chanoines qui joue un rôle important dans la vie de la cité, est établi à proximité de l’église où ils élèvent un cloître fortifié.
La dernière église élevée sur les lieux fut construite au XIIe-XIIIe siècles. Sur le mur de la maison située à l’entrée du site, 13-15, rue des Macchabées, une peinture murale, réalisée par la Cité de la Création de Lyon, reproduit l’extrait du plan scénographique de Lyon en 1550.
On peut y voir la basilique telle qu’elle était au XVIe siècle. Sa taille est imposante.
Elle possède deux clochers en façade et un transept débordant. Ces deux éléments sont inclus dans le bourg de Saint-Just-Saint-Irénée et sont, à l’époque, entourés d’une muraille distincte de la ville basse.
- Désignation de la photo -
D’après les fondations qui ont été mises à jour lors des fouilles, il a été constaté que le projet avait été modifié en cours de construction. Le projet final était beaucoup plus sobre, mais c’était l’église la plus importante de Lyon après la cathédrale Saint-Jean.
La destruction du cloître en 1562 par le baron des Adrets et l’occupation des lieux par les protestants réformés, qui ont pris la ville et détruisent l’Eglise romane en septembre de la même année, font renoncer au projet d’un nouvel édifice sur le même site.
Ce fut l’emplacement de l’Eglise Saint-Just telle qu’on peut la voir aujourd’hui, rue des Farges. Située à l’intérieur des murs de la Cité pour plus de sécurité, sa construction durera de 1591 à 1704.
Les vestiges des églises sont conservés in situ, 13-15, rue des Macchabées. Ce site est ouvert au public. Des blocs permettent de visualiser l’emplacement des deux premières églises. On peut surtout voir les vestiges du chœur de l’église romane.
On peut voir le plan des fouilles de Saint-Just Salle XVII au Musée de la Civilisation Gallo-Romaine situé dans le parc archéologique de Fourvière.
C’est après la première campagne de fouilles déclenchée par un projet de construction immobilière, que la ville décida de racheter le terrain, en collaboration avec l’Etat, et d’aménager un parc archéologique. Deux immeubles étaient déjà construits, ce qui ne permit pas une exploration complète du site.