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L'ÉGLISE SAINT-JUST

 

L’église actuelle de « Saint-Just » ou « Saint-Just et des Macchabées », située 41, rue des Farges, sur l’ancienne nécropole romaine, remplace celle qui a été ravagée par les protestants en 1562 et qui se situait à l’emplacement de l’actuel jardin archéologique de Saint-Just, rue des Macchabées.

 

Historique

 

Dédiée à l’origine aux frères Macchabées, héros juifs du IIe siècle av. J.-C., elle prendra le nom de Saint-Just.

Ce changement de nom est confirmé par un texte de l’Evêque Adon de Vienne, au IXe siècle.

 

Plusieurs sanctuaires se succédèrent. Au Ve siècle une basilique est élevée en ces lieux. 

Agrandie au VIe siècle, cet édifice est entièrement reconstruit aux XIIe-XIIIe siècles.

 

Après la destruction du cloître durant la nuit du 30 avril au 1er mai 1562 puis de l’église en septembre, par les troupes du Baron des Adrets, les chanoines du chapitre de Saint-Just choisirent de reconstruire leur collégiale à l’emplacement de l’église actuelle, à l’abri des murs de la ville.

 

Qui était saint Just ?

 

Justus ou Just fut le treizième évêque de Lyon.

 

Peu après le concile de Valence en 374 et de celui d’Aquilée en 381 auxquels il participa, il s’exila dans le désert de Scete, en Egypte, abandonnant les insignes de l’épiscopat à la suite du lynchage d’un forcené aux portes de sa cathédrale, dont il se tint pour responsable.

 

Il mourut en Egypte quelques années plus tard. Les Lyonnais allèrent chercher son corps ainsi que celui de son fidèle clerc Viateur et les ramenèrent à Lyon.

 

Ils furent ensevelis dans un mausolée de la grande nécropole de Saint-Irénée - Saint-Just, à l’emplacement de l’actuel jardin archéologique, rue des Macchabées.

 

L’église actuelle

 

La construction est au départ assez rapide puisque les chanoines célèbrent les offices à Noël 1565. Bien qu’inachevée, elle fut consacrée en 1591 par Monseigneur d’Epinac.

 

Les travaux dureront encore longtemps puisque cet édifice restera sans chevet ni façade pendant plus de soixante-dix ans par manque d’argent.

 

Le Chœur est réalisé en 1661 et la façade ainsi que les pilastres corinthiens de la nef sont  dessinés par Ferdinand Delamonce. Ces travaux s’achèveront en 1711. Cet architecte, né à Munich et décédé à Lyon en 1753, a aussi à son actif, la Maison Tolozan où il travailla avec Soufflot, et la Chapelle de La Trinité pour les jésuites.

 

Malheureusement, la Révolution va causer des ravages, les emblèmes de la féodalité entre autres sont détruits.Le chapitre étant supprimé en 1791, elle devient église paroissiale à laquelle on adjoint Notre-Dame de Fourvière et la Chapelle Saint-Roch de Choulans.

 

Il faudra attendre 1830 pour que les restaurations soient entreprises et la décoration complétée par Joseph-Jean-Pascal Gay, architecte de la ville de Lyon puis Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts. L’architecte Claude Anthelme Benoit à qui l’on doit l’autel de Saint Just, a conduit nombre de restaurations d’églises tels Saint-Paul, Saint-Bonaventure, Saint-Nizier et Saint-Martin d’Ainay.

 

Jean-François Legendre-Héral, sculpteur du XIXe siècle, installe, en 1828, les statues de Saint-Irénée et Saint-Just aux deux extrémités de la façade.

 

Photo de vacances

- Désignation de la photo -

En dessous, on peut voir, du même artiste, deux bas-reliefs représentant le martyr de Saint-Irénée et la translation des reliques de Saint-Just. On doit également à cet artiste la statue d’Henri IV de l’Hôtel de Ville et les Quatre Evangélistes de l’église Saint-Paul.

 

A l’intérieur de cet édifice, les vitraux et les tableaux ont été restaurés. On remarquera entre autres, dans le chœur, les tableaux de l’Annonciation de Hyacinthe Collin de Vermont (1735), l’Adoration des Mages de Bon de Boulogne, la Nativité de Hugues Taraval, œuvres des maîtres du XVIIIe siècle. Dans l’église même, on peut voir les œuvres de maîtres lyonnais du XIXe siècle tels que le Christ et la Samaritaine de Genod et Saint-Just de J.L. Lascuria.

 

La collection de vitraux est une belle représentation de l’art du vitrail à Lyon, du XIXe siècle avec les œuvres de Lesourd , Brun-Bastenaire, Gentelet et Godart, Barrelon et Veyrat, Dufêtre, et celles du début du XXe siècle par l’ Atelier Nicod.

 

Cette église est classée monument historique depuis 1980. Elle fait partie de la paroisse Saint-Just-Saint-Irénée. Les messes étaient généralement célébrées à Saint-Irénée et très rarement à Saint-Just. Depuis septembre 2014, l'église Saint-Just est de nouveau ouverte au culte. L’acoustique  de cette église étant excellente, de nombreux concerts de musique sacrée et de chant choral y sont donnés. La nef est vaste et peut accueillir 400 personnes. L’orgue, construit en 1921, fut restauré en 1972 et est actuellement utilisé lors des offices.

 

 

Source :


Dominique Bertin - Guide des Eglises de Lyon - Editions Lyonnaises d’Art de d’Histoire