Vous êtes ici : SECT UNESCO > Fourvière > Saint-Irénée > Le Fort Saint-Irénée
Le fort Saint-Irénée fait partie d’un ensemble de constructions lancé par le Général Rohault de Fleury durant la première moitié du XIXe siècle, visant à faire de Lyon un puissant camp retranché, dans un contexte de guerre contre l’Autriche. Conçu dans un style totalement différent de ceux que l’on connaissait avec Vauban, le fort n’aura jamais à subir l’état de siège pour lequel il a été conçu. Sa reconversion sera une des originalités du fort puisqu’il accueillera à partir de 1921 l’Institut Franco-Chinois, avant de devenir la résidence universitaire que l’on peut voir de nos jours.
Construit entre 1832 et 1843, l’ouvrage appartient à un ensemble de forts avancés dont le rôle est de tenir les assaillants à distance de l’enceinte de la ville et plus précisément de celle de Fourvière. Le fort Saint-Irénée abrite le commandement de l’ensemble du secteur ouest de la ville. L’implantation, sur la crête d’une colline, n’est pas choisie au hasard. Le fort tient le point le plus haut de la ville et possède un point de vue stratégique sur le nord-ouest de la ville.
Le fort de Saint-Irénée, qui peut accueillir jusqu’à 700 hommes, est construit selon un plan pentagonal, qui diffère beaucoup à cette époque des traditionnels plans à la Vauban. Il se compose de deux ensembles distincts : le fort proprement dit et le casernement fortifié de l’unité, accolé au fort et également entouré d’une enceinte.
Cette partie est la moins bien conservée du fort.
De nombreux éléments ont été détruits pour faire place à de nouveaux bâtiments construits pour la résidence universitaire. De l’ancien fort il ne reste qu’une moitié de l’enceinte d’origine ainsi que l’emplacement de l’ancienne place d’armes.
Le fort du XIXe siècle est de forme pentagonale, non bastionné. Organisé autour du cavalier et de sa place d’arme, le fort ne contient que peu de bâtiments :
Situé à l’arrière du fort, le casernement fortifié bénéficie de la protection du fort, mais dispose de son propre rempart. On retrouve dans cet espace l’ensemble des bâtiments nécessaires à la vie du fort :
Le pavillon d’entrée : l’entrée de tout l’ensemble fortifié se fait par la partie casernement. Le pavillon d’entrée est doté d’un porche avec une grille massive, ainsi qu’une porte blindée. Jusqu’en 1860, ce bâtiment est le lieu de vie des officiers. A partir de cette date, le pavillon accueille une infirmerie à l’étage. Au RDC on retrouve le logement du casernier, une salle de bain par aspersion collective avec son vestiaire, les bureaux des deux adjudants, une salle de rapport et le bureau du télégraphe.
- Désignation de la photo -
Actuellement, il ne reste que peu de traces de cet ensemble. A partir de 1921 et jusqu'en 1939, le fort accueille l’unique université chinoise hors de Chine, l'Institut Franco-Chinois de Lyon. Puis, dans les années 50, le fort est transformé en résidence universitaire et de nombreux bâtiments sont détruits afin de pouvoir mener à bien ce projet. La partie de l’enceinte en avant du fort n’existe plus. De nouveaux bâtiments occupés par l’ENSAT sont élevés sur l’ancien glacis. La caserne de réduit a été remplacée par le restaurant universitaire. Des chambres de la résidence sont installées dans l’ancienne caserne du glacis. Le magasin d'artillerie est occupé par l’ONISEP.
Bernard Bourrust, Le site du fort Saint-Irénée à travers les âges, Association des Sanctuaires de St Just et St Irénée, 2004
François Dallemagne, Les défenses de Lyon, enceintes et fortifications, Editions Lyonnaises d’Art et d’Histoire,2006