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ÉGLISE SAINT-BRUNO
DES CHARTREUX

 

L'église Saint- Bruno des Chartreux est l'église de l'ancienne chartreuse de Lyon. Elle est située dans le premier arrondissement de Lyon, 56 rue Pierre-Dupont.

 

Histoire

 

Saint-Bruno

 

Cette église a été construite par l'ordre des Chartreux, ordre fondé par Saint-Bruno en 1084. Les Chartreux consacrent leur vie à la prière qui tourne autour de trois axes: le silence, la solitude, la garde de la cellule.

 

Bruno de Cologne, de nationalité germanique est né dans la ville de Cologne entre 1024 et 1031. Vers juin 1084, Bruno qui a environ cinquante-quatre ans, découvre le massif de la Chartreuse où il s'installera avec six compagnons. Ce sera la fondation du premier couvent cartusien. Bruno le gouvernera pendant six ans.

 

Il se retira dans un désert de Calabre, appelé La Tour, où il pratiqua la vie de solitaire, et où il mourut et y fut enseveli. Bruno meurt le dimanche 6 octobre 1101 à l'âge d'environ soixante-huit ans. Il sera canonisé par le pape Léon X en 1514. 

 

L'Église

 

Compte tenu que de nombreux prieurs traversent la ville de Lyon pour se rendre au chapitre annuel de la Grande-Chartreuse, les religieux songèrent à installer un pied à terre pour ceux-ci. Le roi Henri III se tenant à Lyon, en 1584, au mois d'août, ils vinrent le trouver et sollicitèrent l'autorisation désirée. Le roi donna au futur établissement son nom « Chartreuse du Lys Saint-Esprit » et chargea M. de Mandelot, gouverneur du Lyonnais, de chercher un local. Celui-ci, en 1854, acheta un grand tènement appelé la Giroflée, sur le haut de la colline des Carmélites. En ce lieu, deux édifices furent édifiés, le monastère qui reçut le nom de Chartreuse du Lys Saint Esprit et l'église Saint Bruno.

 

L'emplacement respectait les conditions souhaitées d'isolement et de silence. Mais, de cet emplacement, les Lyonnais en avaient fait un lieu de promenade et de plaisir. Le 18 octobre 1584, dans une ancienne salle de bal transformée en un oratoire très convenable et très recueilli, eut lieu la première messe.

 

Première Partie de Construction

 

De 1590 et 1690 avec Jean Magnan pour architecte. Les premiers plans de l'église furent pensés par Guillaume Scheldom, religieux et qui avait été jadis évêque en Ecosse et par Jean de l'Ecluse, prieur de Valenciennes. Ceux-ci conçurent des projets grandioses qui furent refusés.

 

En 1590, un nouveau prieur, Jean Thurin, de concert avec Guillaume Scheldom, s'adressait à l'architecte Magnan et à deux entrepreneurs pour en obtenir un plan et l'exécution des travaux. Sur son plan, qui est celui de l'église actuelle, Magnan ajoutait un dôme et une nef, les échevins acceptèrent l'entreprise, et quelques jours plus tard, Mgr de Villars, archevêque de Vienne, entouré du marquis de Saint-Sorlin, du gouverneur, du vicaire général, des échevins et d'un grand nombre de fidèles, posait la première pierre de l'édifice.

 

La construction fut longue avec une série d'interruptions parfois longues, compte tenu de guerres, pénurie des ressources, manque d'argent.

 

En 1598, on se remet aux pilastres du dôme et à la maçonnerie des chapelles du côté du couchant, l'on effectue les travaux les plus importants à l'embellissement du cœur actuel. Et, le 6 juin 1615, l'archevêque de Lyon, Simon de Marquemont, consacre une partie de l'église pour le service divin.

 

Puis pendant les quinze années qui suivirent, on continue les travaux d'embellissement: boiseries de la sacristie, peintures décoratives, tableaux du Calvaire, du Christ au Jardin des Oliviers, une Cène. En 1629, le grand autel est orné d'un tabernacle en bois de noyer et de tilleul. Les statues de saint Bruno et de saint Jean-Baptiste, œuvres du sculpteur Sarazin y furent placées. Mais les religieux étant à bout de ressources, les travaux sont interrompus de1630 à 1646. Puis, dans la longue durée des temps, pour ne pas laisser aller en ruines ce qui était déjà fait, qu'en 1690 on fermait par un mur de pisé les arcades des chapelles de droite.

 

Deuxième Étape de Construction

 

Entre 1736 et 1750 avec comme architecte Delamonce. Les années passèrent. Un nouveau prieur, dom Gabriel Prenel reprend la tâche de terminer l'œuvre de ses prédécesseurs. Il s'adressera à un architecte de grand talent, Ferdinand-Sigismond Delamonce, et le 10 mars 1734, le prieur passe les conventions avec Delamonce, qui devra "parachever l'église au dedans et au dehors ... ". Les travaux achèvement et agrandissement de l'église seront exécutés sous la direction de celui-ci mais seront terminés par Soufflot. Ils seront terminés en 1750.

 

En 1791, la Révolution venait chasser les Chartreux de Lyon et s'emparait de leurs biens. Le monastère de la Chartreuse est fermé et mis en vente et les 17 moines qui y séjournaient seront expulsés. En 1803, lors du rétablissement du culte, la paroisse Saint-Bruno des Chartreux est créée et l'église devint église paroissiale sous le vocable de Saint-Bruno. Le premier curé fut M. Paul.

 

Puis, de 1823 à 1879, des travaux continuèrent à être exécuter, à savoir la transformation des chapelles latérales, du mobilier d'église, chaire, orgues, chemin de croix, et surtout la réalisation de la façade de style néo-baroque sous la direction de Louis-Jean Sainte-Marie Perrin. Elle est ornée en son centre d'une statue de saint Bruno et le thème de l'enseignement est repris dans le portail avec le Christ enseignant aux enfants. Par la suite, en 1911, l'église sera classé monument historique.

 

Architecture

 

L'édifice mesure 31 mètres de long pour une largeur de 40 mètres construit sur crypte. Le dôme, d'une hauteur de quarante mètres, est percé de huit fenêtres ovales et supporte un globe et une croix de plomb symbole de l'ordre des Chartreux.

 

A l'intérieur, la nef comprend quatre travées et on dénombre huit chapelles latérales qui abritent des œuvres intéressantes: Saint Bruno en prière attribué à Sarrazin, le Baptême du Christ de N. Hallé de 1746, l'Orage  de N.G. Brenet (1760), l'Apparition du sacré Cœur de Antoine Sublet surmontant un Christ au tombeau du XIXe siècle, sans oublier la Vierge à l'Enfant de Fabisch.

 

 

Le Baldaquin

 

Au dessus de l'autel central, nous pouvons admirer un extraordinaire baldaquin en ciborium réalisé par l'architecte italien Giovanni Girolamo Servandoni (dessin et maquette 1738) qui repose sur quatre colonnes monolithes en marbre du Valais.

 

Elles supportent une large architrave par l'intermédiaire de chapiteaux dorés.

 

Quatre volutes en bois doré sur lesquelles s'entourent des branches de palmes portent  une vaste couronne, symbole de la royauté du Christ.

 

C'est sans doute un des plus beaux baldaquins que l'on puisse trouver en France.

 

 

Le Lutrin

 

Symbole de la Trinité qui décore l'ancien chœur des moines. Pièce exceptionnelle en bois stuqué et doré  qui date de la fin du XVIIe siècle. Nous y voyons : l'aigle symbole de la Parole de Dieu, le raisin le Christ, et la colombe qui représente le Saint-Esprit.

 

L'Orgue

 

Il a été ajouté qu'en 1890, lorsque l'église devient paroissiale. Les Chartreux s'opposaient à sa mise en place, leurs règles de vie leur imposaient l'austérité jusque dans leur liturgie qui devait être simple. Cet orgue est un des meilleurs « deux-claviers » de Lyon. Cet orgue avait été construit en 1876, et restauré en 2008. Il est composé de deux claviers et de vingt six jeux. L'encadrement de bois, 1745-1749 est de Marc II Chabry et de François Vanderheyde.

 

'Autel

 

Dessiné au XVIIIe siècle par Servandoni, puis modifié par Soufflot, il possède la particularité d'être à double face. L'office peut ainsi être célébré du côté des moines ou du côté des fidèles. 

L'église est ouverte à la visite tous les après-midi du lundi au samedi de 15 h à 17 h, en dehors des jours fériés ou des cérémonies exceptionnelles.

 

Le pouvoir de l’archevêque ne cesse de grandir. Il fait édifier, vers la fin du XIIe siècle, une puissante enceinte de quatre hectares autour du groupe épiscopal et du quartier canonial pour se protéger des Comtes de Forez. Parallèlement, un autre pouvoir se développe, commercial cette fois-ci. C'est celui de la bourgeoisie lyonnaise, familles de drapiers ou hommes de loi. Tous, en tout cas, pratiquent la banque, font commerce et sont installés autour de Saint-Paul ou de Saint-Nizier. Archevêque, bourgeoisie et chanoines du chapitre de Saint-Jean vont « s'affronter » de 1208 à 1320, jusqu'à ce que l'archevêque concède aux bourgeois la Sapaudine, charte de 

 

 

 

Sources :


Marie-Claude Dumont L'église Saint-Bruno les Chartreux Lyon - Editions Lescuyer - 2008 
J.-B. Martin : Histoire des églises et chapelles de Lyon - H.Lardanchet Editeur - 1909
Louis Jacquemin : Histoire des églises de Lyon - Elie Bellier Editeur - 1983
Dominique Bertin : Guide des églises de Lyon - Editions Lyonnaises - 2000
Bernard Berthod, Jean Comby : Histoire de l'Église de Lyon - La Taillanderie - 2007
Tim Peeters : La voie spirituelle des Chartreux - Editions du Cerf - 2010 
Enzo Romeo : Solitaires de Dieu, la vie des chartreux - Editions Parole et Silence - 2008
Site https://baroque-stbruno.org/index.php/fr/