Vous êtes ici : SECT UNESCO > Pentes Cx-Rousse > Quartier des Pentes > Amphithêatre des 3 Gaules
L'amphithéâtre des Trois Gaules est un élément du sanctuaire fédéral des Trois Gaules érigé en 12 avant JC par Drusus à Lugdunum et dédié au culte de Rome et d'Auguste célébré par les soixante nations gauloises. Rassemblement annuel qui se tenait le 1er Août, date anniversaire de la prise d'Alexandrie et aussi fête de Lug, dieu solaire gaulois vénéré sur la colline de Fourvière. Cet amphithéâtre se situait au pied de la colline de la Croix Rousse au confluent du Rhône et de la Saône de l’époque.
Vers 19 après J.C., fut construit un amphithéâtre identifié définitivement en 1958 lors de la découverte sur le site même du monument d’une partie d’une inscription dédicatoire. On y apprend que Tibère César Auguste et que Caius Iulius Rufus, prêtre de Rome et d’Auguste ont fait construire à leurs frais un amphithéâtre avec son podium. Cet amphithéâtre, le plus ancien de la Gaule était de dimensions modestes : 67 x 42 mètres. La cavea (partie d’un théâtre romain ou d’un amphithéâtre où se trouvent les gradins sur lesquels s’assoient les spectateurs) était constitué d’un podium et bordée d’un mur, quatre gradins et était capable d’accueillir environ 1800 spectateurs. Un canal, en bordure de l’arène, évacuait les eaux de ruissellement.
Cet amphithéâtre était consacré à deux usages principaux :
Il semble qu’au IIe siècle, le monument a été agrandi. Deux galeries furent ajoutées autour de l’ancien amphithéâtre portant ses dimensions à 143 x 117 mètres. Cet agrandissement est porté à l’actif de Caius Iulius Celsus, procurateur de Lyonnaise et d’Aquitaine. Il pouvait recevoir plus de 20 000 personnes et ouvert aux habitants de Lugdunum, à l’occasion des jeux du cirque.
Lors du 1er Août, les délégués des soixante nations se rassemblent devant l’autel monumental pour témoigner leurs dévotions à Rome. Cet autel et son soubassement de 50 mètres de long sont en marbre, deux victoires ailées se dressent à leur côté, elles sont en bronze doré et tiennent de grandes palmes et des couronnes d’or. Elles sont posées sur des colonnes de granit terminées par des chapiteaux ioniques en porphyre.
Les solennités religieuses consistaient en sacrifices, processions, jeux, concours d’éloquence et de poésie.
Si pendant deux siècles, la colline joue un rôle national en constituant un grand centre de rassemblement, elle perd ensuite cette fonction.
Ce déclin provient peut être du report du confluent plus au sud de la ville et surtout des diverses épreuves subies par Lyon dés la fin du IIe siècle : pillages et incendies par les armées de Septime Sévère (197), puis par les barbares Alamans (274 et 280) et autres envahisseurs déferlant sur la région jusque au Vème siècle.
Inutilisé depuis la fin du IIIe siècle, il fut recouvert de vigne et de jardin.
Un plan de Lyon du XVIe siècle indique la présence encore visible de quelques arcs et de l’arène dit "Corbeille de la Déserte".
Les premières fouilles entre 1818 et 1820 révélèrent le pourtour de l’arène.
A la fin du XVIIIe siècle, il avait disparu en surface, car on avait remblayé le terrain de plusieurs mètres pour y implanter le jardin botanique.
Il fallut attendre 1960 pour que des fouilles sérieuses soient entreprises sous la direction d'Amable Audin et avec l'appui de Louis Pradel, maire de Lyon, afin de redécouvrir ce monument.
En 2007, la ville de Lyon et la Communauté Urbaine ont engagé des études préalables à une mise en valeur de l’ensemble du site, qui, si elle est menée à bien, devrait impliquer de nouvelles fouilles.
Jules Guey et Amable Audin, L'amphithéâtre des Trois-Gaules à Lyon, Gallia, t. 20, no 1, 1962
Amable Audin, L'amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon, 1971-1972, 1976-1978, Gallia, t. 37, fascicule 1, 1979
André Pelletier, André Blanc, Pierre Broise et Jean Prieur, Histoire et Archéologie de la France ancienne, éditions Horvath, 1988