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Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le territoire des ‘États-Unis’ était rural et consistait en champs, prés, terres horticoles, jardins, et quelques fermes ou villas isolées. C’est Edouard Herriot, maire en 1905, et Tony Garnier, architecte urbaniste, qui transformèrent complètement le quartier. A partir de 1912, le projet d’Herriot permet à Garnier de concevoir ‘la Cité Idéale’, vision progressiste d’un nouvel urbanisme : ensemble géométrique élaboré de logements, d’usines et de services publics, pour une capacité de 12000 habitants. En 1920 est créé l’office public H.B.M. (Habitat à Bon Marché), et débute la construction des immeubles imprégnés de la pensée hygiéniste de l’époque, sans empêcher la constitution de bidonvilles à proximité.
Les pavillons ouvriers de la Cité Jardin Émile-Combes ont été organisés en s’inspirant des Garden Cities anglaises : 40 petites maisons ornées de ferronneries, verreries, marbreries, céramiques, avec jardin, conçues en grande partie par des architectes différents entre 1903 et 1904.
La Cité Tony Garnier est une réponse au projet de ‘plan d’extension et d’embellissement de la Ville de Lyon’ d’Edouard Herriot. Le maire et l’architecte vont travailler de concert mêlant idéal et besoin social. Ce fut d’abord le percement d’un grand ‘boulevard industriel’ nommé boulevard des États-Unis en 1917, de 50 mètres de large. Imprégné de son projet de ‘cité industrielle idéale’ depuis son séjour à la Villa Médicis à Rome, Garnier élaborera un premier projet impressionnant mais surdimensionné par rapport aux financements prévus par Herriot. A part les premiers immeubles de 4 étages construits entre 1921 et 1925, la cité de 1630 logements sera édifiée en ilots d’immeubles de 5 étages plus rez-de-chaussée, avec moins d’ambition qu’au départ mais avec un confort moderne (eau courante, wc à l’intérieur des appartements, balcons, …)
Au niveau du 127 rue Professeur-Beauvisage, s’est construit à partir de 1926 le ‘Village Nègre’ , un ensemble de cabanes et de baraques pour la main d’œuvre immigrée des usines, formait un bidonville pour 200 familles italiennes, espagnoles, polonaises, russes et gitanes, avec un unique point d’eau, des toilettes avec planches à trou, mais une solidarité exceptionnelle entre les populations. Le ‘village’ fut rasé avant la guerre de 39-45 et remplacé par des jardins ouvriers.
En 1949, le foyer laïc des États-Unis et le centre familial paroissial fusionnent pour créer le Centre Social des États-Unis dans un appartement de la rue Wakatsuki. C’est en 1954 que l’organisme dispose de locaux neufs rue Sarrazin, toujours en usage aujourd’hui. Le Centre a ensuite été agrandi avec une façade en revêtement bois et entrée principale place du 8 mai 1945. Les activités sont multiples : petite enfance, loisirs enfance et jeunesse, activités adultes, apprentissage du français, activités seniors, activités et vacances familles, culture (danse, ballades découverte).
Le premier groupe scolaire construit en 1953 au sein du quartier a été l’École Charles-Péguy, boulevard des États-Unis : école maternelle, écoles primaires de filles et de garçons, soit 31 classes. Ont suivi ensuite les groupes scolaires Alain-Fournier rue Bert-Albrecht en 1956, Louis-Pergaud rue Rochambeau en 1960, le lycée Auguste-Lumière en 1960, et le lycée Jean-Lurçat en 1962.
Après 1945, le quartier des États-Unis a été reconstruit, puis a continué l’implantation d’habitat locatif via l’Office d’HLM, soit près de 2500 logements entre 1956 et 1967. Puis de 1985 à 1997, ce fut la réhabilitation des immeubles de la Cité Tony Garnier en 7 tranches de travaux, en préservant l’âme du quartier. De là naquit l’idée du Musée Urbain Tony Garnier : 25 fresques murales monumentales habillèrent les murs remis en état. Elles furent exécutées par CitéCréation et financées par l’OPAC du Grand Lyon. Cette réalisation obtint le label UNESCO ‘Décennie mondiale du développement culturel’ en 1991.
Le Nouveau Théâtre du 8e a été créé en 2003. Il fait suite à la disparition de la MJC du boulevard des États-Unis et à la transformation du théâtre du 8e en Maison de la Danse. Il est établi rue Commandant-Pégout et est confié à la Compagnie des Trois-Huit.
L’Église Saint-Jacques a été construite en 1936 et 1937, dessinée par les architectes Bourbon et Vincent, sous la direction de l’abbé Louis de Gallard-Terraube, sur un terrain offert par la famille Brossette-Heckel : grande salle avec clocher (église provisoire qui restera définitive), salles de catéchisme, chapelle, logements des prêtres. Elle a été restaurée en 2004. A noter la fresque murale de Louise Cottin datant de 1940, et le grand orgue de 1935 du facteur Roethinger installé en 1985.
L’Église Saint-Jean-Âpotre a été construite en 1962 rue Berty Albrecht et a été dessinée par l’architecte Alain Chomel sous forme d’un triangle tronqué. Très originale, lumineuse et moderne pour l’époque, elle garde une ambiance austère par son habillage intérieur de béton brut. Elle est aujourd’hui l’église des chrétiens libanais maronite, Notre-Dame-du-Liban.
Le ‘nouveau’ cimetière de la Guillotière a été créé en 1859 et recense des richesses architecturales et historiques : on y trouve les caveaux d’Auguste et Louis Lumière, de Marius Berliet, d’Henri Malartre, de Jacques Martin, … . C’est le plus étendu des cimetières de Lyon avec 18 hectares. Il a la particularité d’être dessiné en allées concentriques.
- Musée Urbain Tony Garnier, Lyon 8e -
- Crématorium du Cimetière de la Guillotière, Lyon 8e -
- Musée Urbain Tony Garnier, Lyon 8e -
- Église Notre-Dame du Liban, 29 rue Albrecht Lyon 8e -
- Centre Social des États-Unis, 2 place du 8 mai 1945 Lyon 8e -
- Maisons collectives à Bon Marché, Lyon 8e -
- Église Saint-Jacques, 51 rue Jean Sarrazin Lyon 8e -
Jean Pelletier : Connaître son arrondissement, le 3e - Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire - 2000
Maurice Vanario, Henri Hours : Rues de Lyon à travers les siècles : XIVe – XXIe siècles - Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire - 2002
Jean Pelletier, Charles Delfante : Atlas Historique du Grand Lyon - Xavier Lejeune Editeur - 2005
Charles Delfante, Jean Pelletier : Plans de Lyon, Portraits d'une ville 1350-2015 - Éditions Stéphane Bachès - 2006
Site : https://www.societe-histoire-lyon.org/rive-gauche-descriptif